Déni d’humanité
Le corps d'une personne gît
sans vie
dans une mare de sang
encore chaud
sur le trottoir d'une ville
à une heure d'affluence.
Un cadavre mutilé
sans tête,
décapité.
L'homme victime
de cette abomination
était professeur d'histoire
dans un collège urbain.
Il vient d'être
éliminé,
assassiné
d'une manière barbare,
dont l'horreur
dépasse l'entendement,
juste devant son établissement
à l'heure de la sortie des classes.
Au nom d'une idéologie prônant
une haine abjecte,
une violence aveugle,
semant dans son sillage
la terreur,
la mort.
Pourquoi cette fin
d'une cruauté
inouïe ?
Parce qu'il a fait
son travail,
enseigner l'histoire contemporaine,
tout simplement.
Quel est ce monde où,
parce qu'on exerce
son métier
en toute conscience,
on risque
à tout instant
la peine capitale,
l'exécution sommaire
sans appel,
selon un procédé
d'une barbarie
innommable ?
Qui sont ces monstres
qui s'érigent en justiciers,
qui se permettent
de dénier
à un innocent
son droit à la vie,
sa dignité humaine ?
17 octobre 2020
Poème écrit au lendemain de l’horrible assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire, victime d'un acte terroriste, décapité devant le collège où il enseignait le vendredi 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine, pour la raison qu'il avait utilisé les caricatures du Prophète Mahomet publiées par Charlie Hebdo pour illustrer un cours sur la liberté d'expression.
Deux ans après cet ignoble meurtre, mémoire soit rendue à cet enseignant victime d’une idéologie de haine.
Afin d’évoquer ce fait dans toute son horreur, j’ai choisi une forme totalement libre car le côté destructuré me semble s’accorder pleinement à l’expression de la cruauté barbare, qui contrevient à toute raison humaine.
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